“Contes en Balade” – Le vieil homme et son cheval

Venez écouter un des 6 contes proposé le long de la balade n°1 “La Haye du Roeulx”.
Cliquez ici pour retourner au descriptif du parcours balisé

Entrée du Bois Saint-Joseph
Le vieil homme et son cheval
The old man and his horse  /  De oude man en zijn paard

Version française English version Nederlandse versie

 

 

Version française

Le vieil homme et son cheval

HAUT DE PAGE

Librement adapté du conte d’Andersen

Il était une fois un vieil homme qui vivait dans un petit village. Bien que très pauvre, il était envié de tous, car il possédait un trésor : un magnifique cheval blanc. Personne n’avait jamais vu un cheval d’une telle splendeur, d’une telle endurance et d’une telle force. Les plus riches seigneurs avaient proposé des prix fabuleux pour l’acquérir, mais le vieil homme avait toujours refusé. “Pour moi, c’est plus qu’un cheval, il est comme un ami, comment pourrais-je vendre un ami ? ”

Un matin à son réveil, le vieil homme constata que son cheval merveilleux n’était plus dans l’écurie. Tous les gens du village vinrent le voir en apprenant la nouvelle. “Vieil imbécile, lui dirent-ils, nous t’avions prévenu. Tu es si pauvre, tu aurais dû vendre ce cheval. Tu serais couvert d’or à l’heure qu’il est. Maintenant le cheval s’est échappé ou bien quelqu’un l’aura volé et toi, tu es maudit. ”

Le vieil homme leur répondit simplement : “Ne parlez pas si vite. La seule chose que nous savons c’est que mon cheval n’est plus dans l’écurie. Le reste n’est que votre interprétation.”

Les gens du village protestèrent: “Ne nous fais pas passer pour des imbéciles ! Nous ne sommes peut-être pas philosophes et peut-être pas aussi sages que tu l’es mais c’est évident, la disparition de ton cheval est une malédiction. ”

Le vieil homme répondit à nouveau: “Tout ce que je sais, c’est que l’écurie est vide, et que le cheval est parti. Le reste, je ne sais pas. Tout ce que l’on peut voir, c’est un fragment d’une vérité qui nous dépasse”. Les gens du village se mirent à rire et pensèrent que l’homme était fou.

Au bout de quinze jours, le cheval revint. Il n’avait pas été volé, il s’était enfui dans la forêt. Non seulement il était revenu, mais il avait apporté avec lui une douzaine de chevaux sauvages.

Ainsi donc, les gens du village se rassemblèrent autour du bûcheron et lui dirent: “Vieil homme, tu avais raison et c’est nous qui avions tort. Ce que nous pensions être une malédiction est une bénédiction. S’il te plaît pardonne-nous ».

Le vieil homme répondit : “Encore une fois, vous allez trop loin. Dites seulement que le cheval est de retour. Je constate qu’une douzaine de chevaux sont venus avec lui, mais je ne juge pas. Comment pouvez-vous juger sans connaitre le reste de l’histoire? Ne dites pas que c’est une bénédiction. Personne ne le sait. ”

“Peut-être que le vieil homme a raison” se disaient-ils les uns aux autres. Mais tout au fond, ils savaient qu’il avait tort. Ils savaient que c’était une bénédiction. Douze chevaux sauvages ! Avec un peu de travail, les animaux pourraient être dressés et vendus pour beaucoup d’argent.

Le vieil homme avait un fils, un fils unique. Le jeune homme se mit à essayer de dresser les chevaux sauvages. Après quelques jours, il tomba d’un des chevaux et se cassa les deux jambes. Une fois encore, les villageois donnèrent leur avis au vieil homme : “Tu avais raison,” disaient-ils. “La douzaine de chevaux n’étaient pas une bénédiction. Ils étaient une malédiction. Et maintenant, ton fils unique, s’est cassé les deux jambes. ”

Le vieil homme parla de nouveau: ” Pourquoi êtes-vous obsédés par le jugement ? N’allez pas si loin. Dites seulement que mon fils s’est blessé. Nous avons seulement accès à une parcelle de vérité. ”

Quelques semaines plus tard, le pays s’engagea dans une guerre contre un territoire voisin. Tous les jeunes hommes du village furent réquisitionnés pour rejoindre l’armée. Seul le fils du vieil homme resta chez lui, car il était blessé. Les villageois se rassemblèrent autour du vieillard. “Tu avais raison, vieil homme, l’accident de ton fils a été une bénédiction. Ses jambes sont peut-être cassées, mais au moins il est avec toi.”

Enfin et pour la dernière fois, le vieil homme leur dit : “Il est impossible de savoir. Vous continuez à tirer des conclusions sur ce que vous ne comprenez pas. Personne ne sait. Dites seulement ceci : Vos fils ont dû aller à la guerre, et le mien non. Personne ne sait si c’est une bénédiction ou une malédiction. Personne n’est assez sage pour savoir.

HAUT DE PAGE


 

English version

The old man and his horse

TOP OF PAGE

Traditional oriental tale

Once upon a time, there was an old man who lived in a small village. Although he was very poor, everybody envied him because he had a wonderful treasure: a magnificent white horse. No one had ever seen a horse of such splendour, endurance and strength. The richest lords had offered huge sums of money to buy it, but the old man had always refused. “He is more than a horse to me; he’s like a friend. How could I sell a friend?”

One morning, when he woke up, the old man saw that his wonderful horse was no longer in the stable. All the people of the village came to see him when they heard the news. “You old fool,” they said, “we warned you! You are so poor, you should have sold that horse. You would be covered in gold by now. Now the horse has escaped or someone has stolen it, and you’re cursed.”

The old man simply replied: “Don’t be so hasty. The only thing we know for sure is that my horse is no longer in the stable. The rest is just your interpretation.

The people of the village objected: “Don’t make us out to be fools! We might not be philosophers and we might not be as wise as you are, but it’s obvious that your horse’s disappearance is a curse.”

The old man replied again: “All I know is that the stable is empty, and the horse is gone. I don’t know about the rest. All we can see is one part of a truth that is yet beyond us. The villagers laughed and thought the man was crazy.

After a fortnight had passed, the horse returned. It hadn’t been stolen; it had fled into the forest. Not only had the horse returned, but it had brought with it a dozen wild horses.

So the villagers gathered around the woodsman and said to him: “Old man, you were right and we were wrong. What we thought was a curse is in fact a blessing. Please forgive us”.

The old man replied: “Once again, you’re going too far. Simply say that the horse has returned. I can see that a dozen horses came back with it, but I won’t try and say whether it’s good or bad. How can you judge the situation without knowing the rest of the story? Don’t call it a blessing. No one knows if it is.”

“Maybe the old man is right,” they said to one another. But deep down, they knew he was wrong. They knew it was a blessing. Twelve wild horses! With a little work, the animals could be tamed and sold for a lot of money.

The old man had a son, an only child. The young man began trying to tame the wild horses. After a few days, he fell off one of the horses and broke both of his legs. Once again, the villagers gave the old man their opinion: “You were right,” they said. “The dozen wild horses were not a blessing. They were a curse. And now your only son has broken both of his legs.”

The old man spoke again: “Why are you obsessed with passing judgment? Don’t go that far. Simply say that my son is injured. We can only see a fraction of the truth.”

A few weeks later, the land became involved in a war with a neighbouring territory. All the young men of the village were called up to join the army. Only the old man’s son stayed at home due to his injuries. The villagers gathered around the old man. “You were right, old man, your son’s accident was indeed a blessing. His legs may be broken, but at least he’s with you.”

Finally and for the last time, the old man said to them: “It’s impossible to know. You keep drawing conclusions about things you have no way of understanding. Nobody knows. Simply say this: Your sons had to go to war, and mine did not. No one knows if it’s a blessing or a curse. No one is wise enough to know.

TOP OF PAGE


 

Nederlandse versie

De oude man en zijn paard

NAAR DE BOVENKANT VAN DE PAGINA

Traditioneel oosters sprookje

Er was eens een oude man die in een klein dorpje woonde. Hoewel hij zeer arm was, werd hij door allen benijd, omdat hij een schat bezat: een prachtig wit paard. Niemand had ooit zo’n prachtig paard gezien, met zoveel uithoudingsvermogen en kracht. De rijkste heren hadden fabelachtige prijzen geboden om het paard te kopen, maar de oude man had altijd geweigerd. “Voor mij is hij meer dan een paard, het is mijn vriend. Hoe kan ik een vriend ooit verkopen?”

Toen hij op een morgen wakker werd, ontdekte de oude man dat zijn prachtige paard niet meer in de stal stond. Toen ze het nieuws hoorden, kwamen mensen uit het dorp naar hem toe. “Jij oude dwaas”, zeiden ze, we hadden jou gewaarschuwd. Je bent zo arm, je had dat paard moeten verkopen. Je zou nu zo rijk zijn als de zee diep is. Nu is het paard ontsnapt of iemand heeft het gestolen. Nu ben je helemaal gezien.”

Maar de oude man antwoordde gewoon: “Niet zo snel. Het enige wat we weten, is dat mijn paard niet meer in de stalstaat. Al de rest is pure speculatie.”

Maar de mensen uit het dorp protesteerden: “We zijn niet onnozel! We zijn misschien geen filosofen en niet zo slim als jij, maar het is duidelijk dat de verdwijning van jouw paard een echte verdoemenis is.”

Maar de oude man herhaalde: “alles wat ik weet is dat de stal leeg is en het paard weg is. Dat is het enige dat ik weet. Wat we zien is slechts een deel van de waarheid die ons overstijgt.” De mensen van het dorp schoten in de lach en dachten dat de man gek was geworden.

Na veertien dagen keerde het paard terug. Het was niet gestolen, het was het bos in gevlucht. En het kwam niet alleen terug, het bracht een dozijn wilde paarden mee.

De mensen uit het dorp verzamelden zich rond de houthakker en zeiden: “Oude man, jij had gelijk en wij zaten fout. Wat we dachten dat een vloek was, maar het is een zegen. Vergeef ons alstublieft.

De oude man antwoordde: “Ook nu gaan jullie veel te ver. Zeg gewoon dat het paard terug is. Ik stel vast dat er een dozijn paarden met hem meekwamen,maar ik oordeel niet. Hoe kunnen we oordelen zonder het hele verhaal te kennen? Zeg niet dat het een zegen is. Dat weet niemand.”

“Misschien heeft de oude man wel gelijk,” zeiden ze onder elkaar. Maar diep van binnen, wisten ze dat hij het mishad. Ze wisten dat het een zegen was. Twaalf wilde paarden! Met een beetje werk konden de dieren worden getraind om later voor veel geld te worden verkocht.

De oude man had een zoon, een enige zoon. De jongeman ondernam enkele pogingen om de wilde paarden te temmen. Na een paar dagen viel hij van een van de paarden en brak hij beide benen. Opnieuw gaven de dorpelingen de oude man hun mening: “Je had gelijk”, zeiden ze. “Een dozijn paarden was geen zegen. Ze waren een vloek. Je enige zoon heeft zijn beide benen gebroken.”

En de oude man sprak weer”: waarom willen jullie toch altijd een oordeel vellen? Doe dit niet. Zeg gewoon dat mijn zoon gewond is geraakt. We kennen slechts een deel van de waarheid.”

Enkele weken later raakte het land verwikkeld in een oorlog met een naburig land. Alle jonge mannen van het dorp werden verplicht om naar het leger te gaan. Alleen de zoon van de oude man bleef thuis, omdat hij gewond was. De dorpelingen verzamelden zich rond de oude man. “Je had gelijk, oude man, het ongeluk van je zoon was een zegen. Zijn benen zijn misschien gebroken, maar hij is tenminste bij jou.”

Tenslotte en voor de laatste keer, zei de oude man tegen hen: “Geen idee. Jullie blijven conclusies trekken over wat jullie niet begrijpen. Niemand weet dat.” Zeg gewoon dit: jullie zonen moesten naar de oorlog en de mijne niet. Niemand weet of het een zegen of een vloek is. Niemand is wijs genoeg om dit te weten.

NAAR DE BOVENKANT VAN DE PAGINA

Illustrations : Stéphanie Vander Meiren, Marjorie Vander Meiren.
Narration : Maud Pelgrims
Musiques originales : Yves Gourmeur «Tous droits réservés © Yves Gourmeur-SABAM»

Ce projet a vu le jour grâce à la collaboration entre le Centre culturel du Roeulx, l’Office du Tourisme de la Ville du Roeulx, la Ville du Roeulx, le soutien de la Wallonie et de VISIT Wallonia.

 

Parlez-en sur