Venez écouter un des 6 contes proposé le long de la balade n°1 “La Haye du Roeulx”.
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Départ – Grand’Place du Roeulx
Le loup blanc
The white wolf / De witte wolf
Version française | English version | Nederlandse versie |
Le loup blanc
Conte populaire lorrain
Il était une fois un homme qui avait trois filles. Un jour, il leur dit qu’il allait faire un voyage.
« Rapporte-moi une belle robe, père » demanda l’aînée.
« Bien. Et toi, que veux-tu ? » dit le père à la deuxième.
« Je voudrais aussi une robe ».
« Et toi, mon enfant ? » dit-il à la plus jeune.
« Je ne désire rien » répondit-elle.
« Comment, rien ? Je dois rapporter quelque chose à tes sœurs, je ne veux pas que tu sois la seule qui n’ait rien ».
« Eh bien ! Je voudrais avoir la rose qui parle ».
« La rose qui parle ? » s’écria le père, « Où pourrais-je la trouver ? »
« Mon père, c’est cette rose que je veux ; ne reviens pas sans l’avoir. »
Le père se mit en route et n’eut pas de peine à se procurer de belles robes pour ses filles aînées. Mais, partout où il s’informa de la rose qui parle, on lui dit qu’il voulait rire, et qu’il n’y avait au monde rien de semblable.
« Pourtant, si cette rose n’existait pas, comment ma fille me l’aurait-elle demandée ? ».
Enfin, il arriva un jour devant un beau château, d’où sortait un murmure de voix ; il prêta l’oreille et entendit qu’on parlait et qu’on chantait. Il entra dans la cour au milieu de laquelle était installé un rosier couvert de roses magnifiques : c’étaient ces fleurs qu’il avait entendues parler.
« Enfin, j’ai donc trouvé la rose qui parle ! ». Et il s’empressa de cueillir une des roses.
Aussitôt un loup blanc s’élança sur lui en criant : « Qui t’a permis d’entrer dans mon château et de cueillir mes roses ? Tu seras puni de mort : tous ceux qui pénètrent ici doivent mourir ».
« Non, laissez-moi partir » dit le pauvre homme. « Je vais vous rendre la rose qui parle ».
« Non, tu mourras ».
« Hélas ! Ma fille me demande de lui rapporter la rose qui parle, et, quand enfin je l’ai trouvée, il me faut mourir ! ».
Le loup blanc réfléchit un moment, puis dit « Je te fais grâce, et je te permets de garder la rose, mais à une condition : que tu m’amènes la première personne que tu rencontreras en rentrant chez toi ». Le pauvre homme le promit et reprit le chemin de son pays.
Pour son plus grand malheur, la première personne qu’il vit en rentrant chez lui, ce fut sa plus jeune fille.
– « Ah ! ma fille, quel triste voyage ! ».
– « N’avez-vous pas trouvé la rose qui parle ? » lui demanda-t-elle.
– « Je l’ai trouvée mais, pour mon malheur, c’est dans le château maudit d’un loup blanc que je l’ai cueillie. Désormais, il faut que je meure ».
– « Non » dit-elle « Je ne veux pas que vous mouriez. Je mourrai plutôt pour vous ».
Elle le lui répéta tant et tant de fois qu’enfin il lui dit : « Ma fille, apprends ce que je voulais te cacher. J’ai promis au loup blanc de lui livrer la première personne que je rencontrerais en rentrant dans ma maison. C’est à cette condition qu’il m’a laissé la vie ».
– « Mon père » dit-elle solennellement « Je suis prête à partir. » Le père la conduisit donc au château, suivant la promesse qu’il avait faite au loup.
– « Je ne vous ferai point de mal, » dit le loup blanc « Mais il faut que vous ne disiez à personne ce que vous aurez vu ou entendu ici. Ce château appartient à des fées. Nous tous qui l’habitons, sommes fées. Et moi-même, je suis condamné à être loup blanc le jour et je reprends forme humaine la nuit. Si vous gardez le secret, vous vous en trouverez bien ».
Le père rentra chez lui et la jeune fille resta au château et ne tarda pas à s’y plaire. Le loup blanc, qui redevenait jeune homme à la nuit tombée, la choyait et la rassurait. Tout se passait donc bien.
Cependant, au village, la mère et les sœurs étaient dans une grande inquiétude.
– « Où est notre pauvre enfant ? Où est notre sœur ? ».
Le père, qui depuis son retour s’était bien gradé de révéler quoi que ce soit, finit par céder à leurs insistances et leur apprit où il avait laissé sa fille. L’une des deux aînées se rendit auprès de sa sœur et l’interrogea sur la vie qu’elle menait avec ce loup auquel elle semblait tellement attachée. La jeune fille résista longtemps ; mais sa sœur la pressa tant qu’elle lui révéla le secret des habitants du château.
Aussitôt, on entendit des hurlements affreux. La jeune fille se leva épouvantée et courut en direction des cris. À peine était-elle sortie dans la cour du château, que le loup blanc vint tomber mort à ses pieds. En larmes, elle s’agenouilla, prit le loup entre ses bras et le caressa tendrement jusqu’à la tombée de la nuit. Lorsqu’enfin, elle put contempler les traits du jeune homme, elle lui fit une promesse qu’elle respecta jusqu’à son dernier jour: elle resterait à jamais dans son château pour veiller sur les fées et prendre soin du magnifique rosier.
The white wolf
Lorraine folk tale
Once upon a time, there was a man who had three daughters. One day, he told them he was going on a trip.
“Bring me back a beautiful dress, father,” said the oldest daughter.
“As you wish. And what would you like?” said the father to the middle child.
“I’d like a dress too”.
“What about you, my child?” he said to the youngest daughter.
“I don’t want anything,” she replied.
“Nothing? I have to bring something for your sisters; I don’t want you to be the only one who has nothing”.
“Very well! I would like a talking rose”.
“A talking rose?” exclaimed the father. “Where am I going to find such a thing?”
“Father, I want this rose; please don’t come back without it.”
The father set out and had no trouble finding beautiful dresses for his two oldest daughters. But wherever he asked about a talking rose, he was told that it was clearly a joke, and that nothing like that existed anywhere in the whole world.
“But if this rose doesn’t exist, why would my daughter have asked me for it?”.
Finally, one day he came to a beautiful castle and heard murmuring voices coming from inside; he listened and heard people talking and singing. He entered the courtyard, and there in the middle there stood a rose bush covered with beautiful blossoms: these were the flowers that his daughter had told him about.
“At last, I have found a talking rose!”. And he hastened to pick one of the roses.
Immediately, a white wolf leapt at him, shouting: “Who gave you leave to enter my castle and pick my roses? You shall be punished by death: all those who enter here must die”.
“No, please let me go!” said the poor man. “I’ll give you back the talking rose”.
“No, you must die”.
“Alas! My daughter asked me to bring her a talking rose, and when I finally find one, I’m going to die!”.
The white wolf thought for a moment, then said, “I will show you mercy and let you keep the rose, but on one condition: that you bring me the first person you meet when you get home”. The poor man promised and went back to his homeland.
To his great misfortune, the first person he saw when he returned home was his youngest daughter.
“Oh! My daughter, what a sad journey!”.
“Didn’t you find a talking rose?” she asked him.
“I found one, but to my misfortune, I picked it in the cursed castle of a white wolf. Now, I must die”.
“No!” she cried. “I don’t want you to die! I’d rather die for you instead”.
She said this to him so many times that finally he said: “My daughter, I must tell you what I wanted to keep from you. I promised the white wolf that I would hand over to him the first person I met when I got home. It was on this condition that he let me live”.
“Father,” she said solemnly, “I am ready to go”. So the father took her to the castle, as he had promised the wolf.
“I will not harm you,” said the white wolf, “but you must not tell anyone what you have seen or heard here. This castle belongs to fairies. All of us who live here are fairies. And I myself am condemned to be a white wolf by day and take on human form at night. If you keep the secret, all will be well for you”.
The father returned home and the girl stayed in the castle and soon became very happy there. The white wolf, who became a young man again at nightfall, pampered and comforted her. All was well.
However, in the village, the mother and sisters were terribly worried.
“Where is our poor child? Where is our sister?”.
The father, who had been careful not to reveal anything since his return, finally gave in to their insistence and told them where he had left his daughter. One of the two older girls sought out her sister and asked her about her life with this wolf to whom she seemed so attached. The girl resisted for a long time; but her sister pressed her so much that she eventually told her the secret of the inhabitants of the castle.
At once, there was a sound of frightful howling. The girl stood up in horror and ran in the direction of the howling. No sooner had she gone out into the courtyard of the castle than the white wolf fell dead at her feet. In tears, she fell to her knees, took the wolf in her arms and stroked it tenderly until nightfall. When at last she could gaze into the face of the young man, she made a promise to him that she would keep until her dying day: she would stay in his castle forever to watch over the fairies and take care of the beautiful roses.
De witte wolf
NAAR DE BOVENKANT VAN DE PAGINA
Volksvertelling uit Lotharingen
Er was eens een man die drie dochters had. Op een dag vertelde hij hen dat hij op reis ging.
“Breng je voor mij een mooie jurk mee,vader?” vroeg het oudste meisje.
“Doe ik. En wat wil jij?” vroeg devader aan de tweede.
“Ik wil ook een jurk”.
“En jij, mijn kind?” vroeg hijaan het jongste meisje.
“Ikheb niets nodig”, antwoordde ze.
“Hoe, je hebt niets nodig? Je zussen hebben me gevraagd om voor hen iets mee te brengen, ik wil niet dat jij de enige bent die niets krijgt.
“OK, dan! Ik wil een pratende roos.
“De pratende roos?” riepde vader uit.”Waar vind ik in godsnaam een pratende roos?”
“Vader, dat is wat ik wil, kom niet terug zonder die pratende roos.»
De vader ging op pad en had geen enkele moeite om voor zijn oudste dochters schitterende jurken te vinden. Maar overal waar hij vroeg naar de pratende roos, vroeg men hem of hij een grap maakte, nergens ter wereld is er immers een pratende roos te vinden.
“Maar als deze roos niet bestaat, waarom heeft mij dochter er dan een gevraagd?”.
Uiteindelijk kwam hij op een dag bij een prachtig kasteel waaruit een geroezemoes van stemmente horen was. Hijspitste de oren en hoorde mensen spreken en zingen. Hij liep de binnenplaats op en zag in het midden een rozenstruik met prachtige rozen. Hier stonden de bloemen die hij had gehoord.
“Ik heb dus eindelijk de pratende roos gevonden!”. En hij haastte zich om een van de rozen te plukken.
Onmiddellijk stormde een witte wolfophem af, die riep: “van wie heb je de toelating gekregen om mijn kasteel te betreden en mijn rozen te plukken? Hier staat de doodstraf op. Iedereen die hier binnenkomt moet sterven.”
“Nee, laat me gaan ,” zei de arme man. “Ik geef je de pratende roos terug.”
“Nee, je moet sterven.”
“Jammer maar helaas! Mijn dochter heeft me gevraagd om haar de pratende roos te brengen. Nu ik die eindelijk heb gevonden, moet ik sterven!”.
De witte wolf dacht even na en zei toen: “OK, ik schenk je genade, je mag de roos houden, maar op één voorwaarde: dat je mij de eerste persoon brengt die je op je weg naar huis tegenkomt.” De arme man beloofde het en keerde terug naar zijn land.
Tot zijn grote ongeluk was de eerste persoon die hij zag toen hij thuiskwam, zijn jongste dochter.
– “Ah, mijn dochter, wat een triestige reis!”.
– “Heb je dan de pratende roos nietgevonden?” vroeg ze hem.
– “Jawel, ik vond de pratende roos, maar tot mijn ongeluk plukte ik ze in het vervloekte kasteel van een witte wolf. Ik moet nu sterven.”
– “Nee”, zei ze , “ik wil niet dat je sterft. Ik sterf nog liever zelf.
Ze herhaalde het zo vaak dat hij ten slotte zei: “Mijn dochter, ik vertel je wat ik je wilde verzwijgen. Ik beloofde de witte wolf dat ik de eerste persoon die ik op mijn weg naar huis zou tegenkomen, zou uitleveren. Het was op deze voorwaarde dat hij me liet leven.
– “Vader, ” zei ze plechtig, ” ik ben klaar om te gaan.” Dus nam de vader haar mee naar het kasteel, zoals hij de wolf beloofd had.
– “Ik zal je geen kwaad doen, ” zei de witte wolf, ” maar je mag aan niemand vertellen wat je hier zal zien of horen. Dit kasteel is eigendom van de feeën. Alle bewoners zijn feeën. Ik benveroordeeld omoverdag een witte wolf te zijn. ‘s Nachts herneem ik mijn menselijke vorm. Als je het geheim bewaart, komt het wel goed.”
De vader ging naar huis en het meisje bleef in het kasteel. Ze werd daar al gauw heel gelukkig. De witte wolf, die bij het vallen van de avond weer een jonge man werd, vertroetelde en stelde haar gerust. Alles ging dus goed.
Maar in het dorp waren de moeder en zusters bijzonder ongerust.
– “Wat is er met ons arme kind gebeurd? Waar is ons zusje?”».
De vader, die sedert er sinds zijn terugkeer had over gewaakt om niets te vertellen, gaf op hun aandringen eindelijk toe en vertelde henwaar hij zijn dochter hadachtergelaten. Een van de twee oudere meisjesginghaar zusje bezoeken envroeg haar naar haar leven met deze wolf waaraan ze zo gehecht leek. Het meisje aarzelde heel lang, maar haar zus drong zo hard aan dat zij haarhetgeheim van de kasteelbewoners vertelde.
Meteen klok er een akelig gehuil. Het meisje stond geschrokken op en rende in de richting van het geschreeuw. Nauwelijks was zij de binnenplaats van het kasteel opgelopen of de witte wolf viel dood aan haar voeten neer. In tranen knielde zij neer, nam de wolf in haar armen en streelde hem teder tot de avond viel. Toen zij eindelijk de gelaatstrekken van de jongeman kon zien, deed zij hem een eeuwigdurende belofte: zij zou voor altijd in haar kasteel blijven om over de feeën te waken en voor de mooie rozenstruik te zorgen.
NAAR DE BOVENKANT VAN DE PAGINA
Illustrations : Stéphanie Vander Meiren, Marjorie Vander Meiren.
Narration : Maud Pelgrims
Musiques originales : Yves Gourmeur
Illustrations : Stéphanie Vander Meiren, Marjorie Vander Meiren.
Narration : Maud Pelgrims
Musiques originales : Yves Gourmeur «Tous droits réservés © Yves Gourmeur-SABAM»
Ce projet a vu le jour grâce à la collaboration entre le Centre culturel du Roeulx, l’Office du Tourisme de la Ville du Roeulx, la Ville du Roeulx, le soutien de la Wallonie et de VISIT Wallonia.